Questo sito utilizza cookies tecnici (necessari) e analitici.
Proseguendo nella navigazione accetti l'utilizzo dei cookies.

Dettaglio intervento

(fa fede solo l’intervento effettivamente pronunciato)


Monsieur le Président Trichet,
Monsieur le Directeur des Echos,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,


Il est un grand honneur pour moi de recevoir le Grand Prix de l’Economie au nom du Premier Ministre Mario Monti. Je suis sûre qu’il souhaiterait le partager avec tous les italiens, qui au cours de cette dernière année ont accepté les sacrifices demandés et compris la nécessité de réformes structurelles. Partout, on me demande qu’est-ce-qu’il va se passer en Italie après les élections. Je voudrais ce soir vous rassurer sur le fait que la crédibilité personnelle de M. Monti est en effet la crédibilité de l’Italie: l’Agenda Monti demeurera l’Agenda italien. C’est pour cette raison que l’effort des réformes économiques entamé par M. Monti, y compris les réformes des retraites et du marché du travail, est tellement remarquable.


Pour sa personnalité et ses qualités professionnelles et humaines, Mario Monti représente un model idéal inégalable.


Je voudrais ce soir vous livrer trois messages dont j’ai brièvement discutés avec Mario Monti: le premier sur l’Italie, le deuxième sur les relations entre l’Italie et la France et le troisième sur l’Europe.


L’Italie: le Président Monti n’a cessé de répéter, depuis novembre 2011, que son premier but était de mettre en sécurité les finances publiques italiennes. Comme il l’a rappelé ce soir par ses mots, la dette publique accumulée dans le passé pèse sur les générations futures et rend beaucoup plus dur l’effort d’assainissement. Cependant, les réformes structurelles ont rassuré les marchés internationaux sur la solidité économique de l’Italie: la confiance est de retour, «trust is back».


Bien évidemment, la situation demeure difficile surtout pour les jeunes et pour la croissance; et pourtant l’Italie, c’est-à-dire la troisième économie européenne, a désormais entrepris un parcours encourageant. Ceci a réduit les risques structurels pour la Zone Euro aussi. L’Italie donc a fait preuve de responsabilité. Afin que l’Europe dépasse sa crise, il faut que le principe de la responsabilité nationale et celui de la solidarité européenne se renforcent réciproquement.


Deuxième message: les relations bilatérales entre la France et l’Italie sont essentielles pour la reprise en Europe. Les rapports entre nos deux Pays ont atteint en cette fin d’année un niveau extraordinaire. A l’entretien entre nos deux Premiers Ministres, le 12 novembre à Paris, a fait suite la Visite d’Etat du Président Napolitano en France, la semaine dernière. Le 3 décembre, à Lyon, le Trentième Sommet bilatéral scellera une amitié fondée sur l’histoire, le partage de valeurs fondamentales et une vision commune de l’Europe. Nous partageons – je crois – la même stratégie, c’est-à-dire que la croissance économique et la discipline budgétaire sont également incontournables pour redresser l’économie de l’Europe. Le Président Giorgio Napolitano, dans sa récente allocution à l’Assemblée Nationale française, a rappelé les étapes historiques de nos relations. Après 1945 (dix-neuf-cent-quarante-cinq), c’est à côté des amis de toujours, parmi lesquels la France occupait une place de premier rang, que l’Italie a été capable de retrouver son orgueil blessé et son honneur perdu. Robert Schuman, Jean Monnet, Alcide De Gasperi et Altiero Spinelli représentent de manière efficace la capacité de la France et de l’Italie, après la tragédie de deux Guerres Mondiales, de marcher ensemble, de produire des idées, de partager des valeurs pour l’Europe qui serait, depuis lors, venue.


Et j’arrive au troisième message. Pour moi, parler d’Europe à la place de Mario Monti est toujours «dangereux». Par conséquent, je ferai référence à sa pensée.


Dans son Rapport de septembre 2010 à Bruxelles, titré «Nouvelle stratégie pour le Marché Unique», Mario Monti affirme de croire en l’économie de marché accompagnée de pouvoirs publics forts. Cette combinaison permettrait de conjuguer compétitivité et dimension sociale. Parmi les défis qui se posent à l’Union européenne, aujourd’hui, il y a aussi le suivant: sans cet équilibre, on aurait trop de protection sociale, et par conséquent augmentation de la dette publique; ou bien, trop de marché libre et de compétition, et en conséquence une dimension sociale faible. La crise de la dette a dramatisé ce défi. Si nous voulons défendre le model européen – c’est-à-dire l’économie sociale de marché – nous avons besoin d’une nouvelle gouvernance économique. Permettez-moi d’en rappeler les passages principaux.


L’Union européenne doit bâtir une Zone Euro plus intégrée, dont l’Union bancaire serait le premier pas. Une Union fiscale prévoyant des mesures au moins partielles de mutualisation de la dette devrait suivre. Il est clair que tout cela provoquera de problèmes inédits: l’Europe – et je cite ici l’allocution du Président Giorgio Napolitano au Palais Bourbon – doit renforcer sa légitimité démocratique. Le sauvetage de l’Europe est aussi une question de démocratie. Certes, la lenteur par laquelle nous avons géré la crise grecque et l’impasse des négociations sur le budget européen, n’inspirent pas de l’optimisme. Et pourtant, les scénarios sont en train de s’éclaircir. Je suis persuadée que l’Union européenne aura la tendance a s’organiser en «Europe à deux vitesses», comme le Président François Hollande a expliqué: c’est-à-dire, une Union européenne avec un centre solide autour de la Zone Euro et avec un espace économique plus ample, fondé sur le marché unique, où se situeront les Pays qui ne souhaitent pas ou qui ne sont pas en mesure de joindre une Zone Euro plus intégrée. Dans un tel scénario, il faudra sauvegarder l’unité du marché unique – sachant que la force de l’Europe et ses opportunités de croissance résident en large mesure dans l’aboutissement du marché unique. Ce dernier point est une des clés de la vision de l’Europe de Mario Monti, en tant que économiste aussi bien que Premier Ministre.


Je suis honorée de recevoir à sa place le Grand Prix de l’Economie 2012, dans le signe d’un projet commun qui est surtout notre espoir actuel.


Je vous remercie de votre attention.

Ti potrebbe interessare anche..